« J’ai baisé je suis punie ». 

Cinq très jeunes femmes enceintes sont enfermées dans une institution. Le moindre de leur geste est surveillé, parce qu’elles ont « fauté », elles se sont laissé emporter par leur désir à une époque où l’avortement n’est pas autorisé.

Cette pièce a été écrite en 1974, un an avant la promulgation de la loi Veil qui dépénalise l’IVG. Pourtant, chaque phrase prononcée porte une résonnance puissamment actuelle, voire même dystopique : que feraient les femmes si l’avortement était de nouveau interdit en France, comme le réclame une part minoritaire mais grandissante de la population? Et qu’en est-il aujourd’hui dans le reste du monde ?

« Je suis en prison. Dans trois mois tu seras libre. Non, fini pour moi l’air libre. »

Les pensionnaires sont enfermées dans un espace unique et clos, surplombé par une cage. La surveillance exercée par Mademoiselle, telle une mère maquerelle, est croissante, à l’image de la chaleur de ce mois d’août caniculaire, comme une métaphore de l’oppression exercée sur le corps de ces cinq femmes.  

« Il faut boire, et danser. Il y a du monde dans cette pièce…nous ne sommes pas cinq mais dix. »

Ce que j’aime par-dessus tout dans cette pièce, c’est l’énergie vitale qui s’en dégage. La légèreté fait contrepied à la gravité du sujet. Dans cette bulle hermétique au monde, les protagonistes se lient d’amitié , rendant cet espace supportable entre rires et ennui : un ennui tchekhovien, bruyant, chaotique et joyeux. Même si leur situation est difficile, elles rient, chantent, dansent : vivent.   Il y a également une grande beauté de voir sur scène six personnages de femmes si diverses et complexes à la fois, renforçant cette multiplicité de personnalités de femmes, à l’inverse d’un soi-disant « éternel féminin ».

Justine Haye, Metteuse en scène

PRESSE

« Ce sont des parcours de femmes extraordinaires, portés par des comédiennes géniales. » Delphine Trujillo, responsable culturelle de Coulommiers  dans Le Pays Briard

« Nous sommes reconnaissants à toute l’équipe des comédiennes de porter avec une si belle conviction, cette pièce de Denise Bonal, aux accents tchekhoviens, visionnaire et sensible, toujours actuelle. » Evelyn Trân dans Théâtre au Vent – Blogs Le Monde